Monday, April 14, 2008

Ne plus

Ne plus craindre d’aller se coucher après tout, il faudra tellement vite se relever.
Ne plus se mettre à table pour la quitter aussitôt la première bouchée enfournée.
Ne plus fermer le robinet de multiple fois sous la douche pour écouter un éventuel pleur.
Ne plus interdire l’accès à la cuisine, sous prétexte que le bébé dort dans la pièce mitoyenne.
Ne plus marcher sur la pointe des pieds dès que le bébé dort.
Ne plus entendre cette déchirante sirène de pleurs se mettre en route.
Ne plus l’entendre briser le silence de la nuit.
Ne plus l’avoir comme réveil matin.
Ne plus entamer la journée au son d’un bébé hurleur.
Ne plus craindre pour sa santé mentale.
Ne plus s’enfuir d’un endroit en s’excusant du niveau sonore des pleurs.
Ne plus avoir à faire face à tous ces regards qui savent tellement mieux.
Ne plus s’excuser chaque matin auprès de ses voisins.
Ne plus vivre reclus.
Ne plus penser qu’on a fait la plus grave erreur de notre vie.
Ne plus culpabiliser.
Ne plus souffrir .
Ne plus lutter contre cette fatigue irrépressible.
Ne plus porter ce fardeau.
Ne plus réorganiser sa journée 10 000 fois au rythme des non-siestes.
Ne plus en vouloir autres parents d’avoir reçu eux un enfant classique.
Ne plus se sentir prisonnier.
Ne plus espérer que quiconque comprenne ma vie.
Ne plus se demander lequel du jour ou de la nuit est le pire.

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